![Cour arrière 2016]()
Les arbres dans ma cour
remontent l’horloge
observent les astres
J’entends le poème
dans leurs feuilles
faire son nid
J’en saisis le mouvement
de la sève aux merles
tout au long du jour
Je déchiffre les mots d’amour
gravés sur l’écorce
que perce une flèche
Je me figure la source
abreuver les racines
du sang même des amants
Le tronc est leur rempart
les jours de grand épuisement
quand les bras ne suffisent plus
Alors une présence prend forme
pose les fondations de la forêt
destinée à de hautes frondaisons
Elle me prend dans son terreau
avec la plus petite plante
promesse d’avenir
Je retourne à la terre
mon corps nourrit
l’arbre qui pousse
Extrait d'un recueil à paraître en 2017 aux éditions du Noroît.